1SVT Chapitre 3B3 : L’utilisation de l’immunité adaptative en santé humaine

Introduction

Les propriétés de l’immunité adaptative permettent d’envisager des traitements concernant certaines maladies. Notamment, la vaccination contre les maladies infectieuses et l’immunothérapie contre les vaccins reposent sur l’utilisation de l’immunité adaptative. Quelles sont les propriétés de l’immunité adaptative qui sont utilisées dans ces techniques pour lutter contre une maladie ? On étudiera leur utilisation dans la vaccination et dans le traitement des cancers par l’immunothérapie. 

I.               La vaccination et la mémoire immunitaire

A)    La mémoire immunitaire 

La vaccination préventive consiste à injecter des antigènes provenant de pathogènes en dehors de toute infection pour développer une protection immunitaire.

Jenner et la vaccination contre la variole – Source: 1eSVT Belin 2019

De cette façon, la réaction immunitaire innée et acquise est stimulée, sans infection. On injecte ainsi des produits immunogènes (qui déclenchent une réaction immunitaire) mais non pathogènes (qui ne déclenchent pas d’infection). Ce sont notamment :

  • des particules virales ou bactériennes, c’est-à-dire des antigènes (poliomyélite, coqueluche, diphtérie, tétanos, …), ou des virus, ou des bactéries atténués (rubéole, oreillons, rougeole, coqueluche),
  • accompagnés d’adjuvants qui stimulent la réaction immunitaire innée indispensable au déclenchement de la réaction adaptative (doc3 fourni : la réaction immunitaire complète, et donc la protection, ne peut avoir lieu qu’en présence de l’antigène et de l’adjuvant). 

Elle induit ainsi une réaction immunitaire contre certains agents infectieux au cours de laquelle sont formés des lymphocytes mémoires dirigées contre l’agent de la maladie pour laquelle a été faite la vaccination. De cette façon, lors d’une infection par cet agent pathogène, la réaction qui se met en place est la réponse secondaire à l’antigène, plus efficace et plus rapide.

Cette vaccination préventive améliore les capacités de défense d’un individu : en effet, son phénotype immunitaire est modelé par les expositions aux antigènes qui développent les lymphocytes mémoire de l’individu. Elle peut être théoriquement appliquée à tout âge. Comme tout médicament actif, il y a des contre-indications individuelles à la vaccination.

Source: 1SVT Belin 2019

B)     L’immunité collective

Dans une population, la vaccination n’offre une protection optimale qu’au-delà d’un certain taux de couverture vaccinale, qui bloque la circulation de l’agent infectieux au sein de cette population. Cela résulte du fait que l’on peut porter et transmettre l’agent infectieux sans être soi-même malade (porteur sain). En effet, on considère qu’une épidémie est évitable si la couverture vaccinale de la population est suffisante, en empêchant la propagation grâce aux individus immunisés. Cette couverture vaccinale efficace est estimée par les paramètres de la maladie etla structure de la société, donnés par le taux de contagiosité R0 (transmissibilité, durée de contagiosité, nombre de contacts sociaux). Remarque : le confinement, en réduisant le nombre de contacts sociaux, tente d’abaisser ce R0.

Pour aller plus loin: https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/vaccins-et-vaccinations

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/12/04/comment-fonctionnent-les-futurs-vaccins-contre-le-covid-19_6062151_4355770.html

II.              L’immunothérapie et stimulation des cellules immunitaires anti-cancéreuses

A)    Les techniques

L’immunothérapie est une thérapie qui utilise les fonctions du système immunitaire pour lutter contre une maladie déjà présente dans l’organisme (contrairement à la vaccination préventive qui est utilisée pour éviter le développement d’une maladie et en l’absence de cette maladie). Différents procédés d’immunothérapie ont été développés pour lutter contre certains types de cancer, et de nombreux sont en cours de développement : 

  • La stimulation de l’immunité par des interleukines (molécules messagères de l’immunité) qui induisent la prolifération clonale des lymphocytes ;
  • Les anticorps monoclonaux ciblent les cellules cancéreuses et les neutralisent en se liant à elles. Elles seront alors plus facilement reconnues et éliminées par les phagocytes. D’autres anticorps sont étudiés, comme les anticorps bispécifiques qui se lient à la cellule cancéreuse et aux lymphocytes T, favorisant ainsi leur rapprochement et l’élimination des cellules cancéreuses.
  • Les vaccins thérapeutiques consistent à injecter des antigènes ou des fragments de cellules cancéreuses, ce qui permet au système immunitaire de reconnaître les antigènes de la tumeur. 
La stimulation par des interleukines Source: 1SVT Magnard 2019

B)     La recherche

La recherche en immunothérapie est un champ de recherche aux implications sociétales importantes (le cancer est la 1e cause de décès en France). Les recherches sont encore récentes, et les tests sont en cours pour déterminer les meilleures approches et les cancers qui peuvent être traités de cette façon. Le coût, le délai dû à la spécificité de l’immunothérapie, les effets secondaires, le manque de réponse pour certains cancers restent des difficultés à surmonter.

Pour aller + loin: https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/immunotherapie-cancers

Conclusion

L’immunité adaptative est utilisée dans la vaccination, qui est basée sur la mémoire immunitaire, pour lutter contre les maladies infectieuses. Elle est aussi utilisée dans l’immunothérapie dans la lutte contre le cancer, en stimulant le système immunitaire de différentes façons pour éliminer les cellules cancéreuses grâce à sa spécificité.